Ce ne sont plus simplement les bénéfices financiers promis par le cloud qui suscitent l’intérêt des entreprises, mais l’agilité permise par les infrastructures et applications « as a service ». Le modèle hybride est celui qui progresse le plus.
Les compteurs s’affolent : le marché du cloud va de record en record. Et ce n’est pas près de s’arrêter. C’est vrai partout dans le monde y compris en Europe. Un exemple ? Rien que sur le deuxième trimestre 2018, la valeur des contrats cloud a bondi de 50% dans la zone EMEA selon l’index ISG (Information Services Group) pour atteindre 1,2 milliard d’euros. Cette progression se répartit à parts égales entre infrastructure et applications. A l’échelle mondiale, selon IDC, quatre entreprises sur cinq recourent au cloud, qu’il s’agisse d’une partie de leur infrastructure ou d’une application au moins. Désormais, les entreprises consacrent 30% de leur budget informatique au Cloud. En moyenne en 2018, les entreprises investiront 2,2 millions de dollars dans le cloud (contre 1,6 million en 2016).
Des motivations nouvelles
Cette progression des investissements est concomitante à un changement des mentalités. Alors que par le passé les entreprises recouraient au cloud essentiellement pour des raisons financières (diminution du TCO, dépenses moindres en CAPEX, ROI plus rapide), ce sont les avantages apportés au business qui motivent désormais les entreprises : 71 % des entreprises interrogées par IDC invoquent l’accélération de la livraison de services informatiques, 63% la plus grande réactivité offerte face aux évolutions du marché et 57% l’amélioration du service client.
Tous les domaines IT sont concernés par cette migration vers le cloud. Pour plus de 40% des entreprises, les applications web, les outils de collaboration et de communication sont déjà dans le nuage. Pour 30% d’entre elles, ce sont les applications mobiles, les ERP et logiciels CRM qui sont en ligne. Logiquement, les opportunités se trouvent ailleurs. Ainsi, la moitié des entreprises interrogées par IDC comptent passer leurs infrastructures de sauvegarde/restauration et de reprise sur incident dans le cloud, et ce dans un délai de 3 ans au maximum. Idem pour les « datawarehouses » et les applications de « Business Intelligence », qui seront dans le cloud d’ici 3 ans pour 45% des entreprises.
Cependant, en investissant massivement dans le cloud, les entreprises sont bien conscientes qu’elles doivent se réorganiser. La Direction des Systèmes d’Information est en première ligne : Près de la moitié des entreprises estiment qu’elles devront réaffecter à une partie de leur personnel IT à d’autres tâches et 41% pensent qu’elles devront recruter de nouveaux collaborateurs. Mais surtout, la moitié des entreprises anticipent la nécessité d’une collaboration plus poussée entre le département IT et les départements métiers, une condition sine qua non pour un passage au cloud réussi et profitable au business.
Le boom du cloud hybride
Si le recours au cloud progresse de manière générale, le cloud hybride connait une véritable envolée. Selon Allied Market Research, le marché mondial du cloud hybride connaîtra une croissance annuelle (CAGR, Compound annual growth rate) de 22% jusqu’en 2025. Le cloud hybride séduit les entreprises qui veulent aller de manière progressive vers le cloud. C’est pourquoi près des 3/4 d’entre elles auront un environnement hybride ou multicloud en 2019. C’est d’autant plus vrai pour les PME et entreprises de taille intermédiaire, selon l’étude d’Allied Market Research. Il est vrai que le cloud hybride réunit le meilleur des deux mondes : l’élasticité et les faibles coûts du cloud public; la sécurité d’une infrastructure sur site. Avec la possibilité de migrer à volonté une partie des applications dans le cloud public (à des fins de test, par exemple), et inversement d’en rapatrier sur un cloud privé.
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