Animé par la journaliste Marie Drucker et en partenariat avec Alliancy et le CRiP, le cru 2023 du Lead Forward Executive Summit, a permis aux représentants des entreprises invitées de partager leurs chantiers de transformation actuels et, surtout, les projets sur lesquels ils estimaient apporter le plus de valeur à leur organisation.
C’était en effet le fil rouge des échanges, à la fois lors des prises de parole d’ouverture ou à table pendant le dîner-débat : face aux injonctions de plus en plus fortes des directions générales vis-à-vis de leur CIO, quels sont les sujets qui font vraiment la différence ? Ceux où ces leaders technologiques sentent qu’ils sont fortement contributifs à la réussite de l’entreprise ?
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L’accélération de la transformation vue par Thales, Adeo et Crédit Agricole
La question ne se pose plus aujourd’hui de la même façon qu’il y a dix ans, alors que la maîtrise des coûts, le time to value, mais aussi la réduction de l’empreinte carbone, s’affichent désormais plus que jamais dans les OKR. Si le contexte économique inflationniste ajoute ces derniers mois des tensions nouvelles, c’est surtout au niveau de la valeur métier apportée que les directeurs de systèmes d’information se voient plus que jamais faire la différence.
Ainsi, Christophe Huerre, Group CIO de Thales, est revenu sur l’accélération massive qui a été permise pour les métiers en quelques années. Selon lui, entre le moment où une idée est formulée, et celui où l’actif digital est à la disposition des métiers, la contribution de la DSI à la valeur business se retrouve proportionnelle à sa capacité à masquer la complexité et la gestion lourde du numérique. Depuis 2017, chez Thales, non seulement la cybersécurité est ainsi devenue intégrée beaucoup plus profondément dans tous les projets, mais les usages cloud ont également pu s’adapter en fonction des sujets, sans dogmatisme.
Qui plus est, a rappelé Christophe Huerre, le groupe a atteint un stade de maturité sur des expériences comme la digital factory. En cinq ans, le lien avec la DSI a été réinventé et aujourd’hui, loin d’une opposition entre les deux mondes, l’entreprise les fusionne de nouveaux progressivement, avec des bénéfices certains en termes de rigueur budgétaire, de vision long terme, de bonne gestion des compétences…
La richesse de la relation IT-business était également au centre de l’analyse de Yannick Trabold, digital platform leader d’Adeo. L’entreprise, connue pour ses marques Leroy Merlin, Bricoman ou encore Zodio, compte 1000 magasins, 160 000 collaborateurs et 500 millions de clients dans 23 pays. Elle se pense comme une véritable « entreprise plateforme » capable de proposer une expérience client sans couture. Et pour cela, elle cultive non seulement une culture de l’innovation et de l’autonomie différenciante chez ses collaborateurs, mais elle a mis la technologie et le digital au cœur d’un ADN « human centric ». Pour Yannick Trabold, tout l’enjeu d’une DSI est bien d’aller à la « vitesse des métiers », ce qui ne peut se faire qu’avec une approche RH globale volontariste et elle-même innovante. Lors de la soirée, le leader technologique a par exemple pu expliquer comment était mis en œuvre le crédo « « Si c’est bon pour toi, pour les autres et pour le monde, vas-y ! », qui anime les rapports managériaux au sein d’Adeo, afin d’accélérer la transformation et de favoriser l’innovation.
De l’up-skilling à la responsabilité environnementale
Faire bouger vite et efficacement une entreprise de grande taille, c’est aussi la préoccupation de Philippe Sersot, directeur général adjoint de Crédit Agricole Group Infrastructure Plateform (CA-GIP), qui était le troisième témoin de ce Lead Forward Executive Summit au côté de VMware. Avec 1,2 milliard de CA et 4000 collaborateurs, l’entité qui a la responsabilité de la transformation des socles technologiques transverses du groupe bancaire, investit massivement dans ses collaborateurs, avec de l’up-skilling technique mais aussi le développement des soft skills pour gagner en agilité, en capacité de délégation, et affirmer le rôle des leaders technologiques en interne. Ces investissements sont d’autant plus cruciaux que CA-GIP évolue très vite : formée en 2019, l’entité est désormais sur un rythme de 250 embauches par an.
Dans ce contexte, Philippe Sersot a pu revenir sur l’élan technologique qui anime le Crédit Agricole, et qui s’appuie autant sur le cloud public que sur des capacités internes. CA-GIP doit se porter garante de la sécurité, de la qualité de service et de la supervision de bout-en-bout, tout en simplifiant la gestion opérationnelle et financière de ces services pour les métiers. Le directeur général adjoint a également fait un focus remarqué sur la responsabilité environnementale, en décrivant notamment la mise en place de références de « facturation carbone », un système sans équivalent sur le marché, pour faire apparaître le poids environnemental des assets IT, au côté de leur coût économique.
Chacun de ces angles d’attaques de la valeur IT pour le business a pu être développé lors du dîner qui a suivi ces interventions.
Aux tables, les discussions se sont ainsi concentrées en petit comité autour de retour d’expériences et de questionnements thématiques. Ainsi, autour du sujet de la modernisation applicative, les invités ont pu partager leur vision sur les choix des DSI qui transforment efficacement aujourd’hui la chaine de développement digital. L’occasion de revenir sur leurs choix pour constituer et moderniser leur forge applicative (qui est à la manœuvre ? Où sont les budgets ?) mais également sur la nature des transformations DevOps puis DevSecOps qui ont animé les DSI, et l’évolution des périmètres de responsabilités des équipes.
Quelle valeur apporter, demain, aux collaborateurs ?
Du côté des réflexions « cloud smart », les organisations présentes ont pu partager l’avancée de leur cloudification et si leur stratégie était toujours vraiment « cloud first ». Les débats ont porté sur les choix qui permettent de simplifier un quotidien multicloud, que ce soit en termes de compétences ou de relation avec les fournisseurs, mais aussi de mieux piloter les infrastructures au sens large, jusqu’à « l’edge computing ».
Enfin, une troisième table a pu explorer les sujets relatifs à la nature actuelle et future d’une « workforce » devenue hybride. Il y a été question autant de la gestion du retour au travail après le boom pandémique du télétravail, que de l’engagement et des effets de la digitalisation sur les populations de terrain les moins informatisées. Les participants ont également pu échanger sur leur vision de la valeur à apporter, demain, aux collaborateurs. Et les changements nécessaires au sein des équipes IT afin de mettre en œuvre de telles initiatives à valeur.
Dans une ambiance chaleureuse et authentique, ce Lead Forward Executive Summit a donc été placé sous le signe du partage d’expériences et des projets d’avenir. Autour de tables animées, les échanges ont été particulièrement nourris, les experts VMware apportant éclairages et précisions quand nécessaires sur leurs propres visions des débats. Et les tours de table de conclusion ont appelé de nombreux nouveaux thèmes à traiter à l’avenir. Pour une nouvelle édition l’an prochain ?