Hervé Renault, Senior Director, Head of Cloud Providers, VMware EMEA
Il y avait comme une envie de structuration sur le salon HIT 2019. Des 21 au 23 mai derniers, les professionnels du secteur de la santé se sont réunis pour mieux envisager l’avenir de leur activité. Tous partagent un constat implacable : pour se développer, la e-santé a besoin de se structurer et d’accéder aux bonnes données. Retour sur cet événement avec les start-ups Lucine, Betterise et Therapixel, et TMM Software.
Entre les allées des quelque 360 exposants du salon HIT 2019, Porte de Versailles à Paris, le débat faisait rage. « Intelligence artificielle », « dossier médical partagé (DMP) », « GAFA »… les mots du digital étaient dans la bouche de tous les intervenants. Et les questions fusaient. Parmi ces grandes interrogations, une taraudait particulièrement les acteurs de la santé : comment encadrer et encourager l’innovation en matière de e-santé ?
Une nouvelle ère pour la médecine
C’est que l’enjeu est colossal, comme le souligne Aymeric Esperance, fondateur de la jeune pousse Lucine : « La médecine dans son ensemble vit un bouleversement sans précédent. Désormais, avec l’allongement de la durée de vie, l’enjeu du professionnel de santé n’est plus la simple survivance de son patient. Nous entrons dans une ère de pathologies chroniques liées à l’âge notamment. Dès lors, la médecine doit suivre les patients sur le long terme, ne plus soigner ponctuellement pour enfin nouer une relation continue ». L’innovation devient vitale dans cette optique d’accompagnement.
Même son de cloche chez Betterise. Cette PME innovante a mis au point une plateforme digitale renfermant une technologie propriétaire nouvelle et un très grand nombre de contenus qui permettent aux grands acteurs des métiers de la santé de mettre en place et d’opérer des services digitaux d’accompagnement et de suivi patients. « Les médecins deviennent peu à peu de véritables accompagnateurs. Pour cela, ils devront, à l’avenir, s’appuyer sur les molécules chimiques (les médicaments) mais aussi sur les molécules digitales comme ces outils de suivi et d’accompagnement », anticipe Christophe Brun, fondateur de la start up.
Preuve de ce changement d’approche, certaines méthodes de suivi sont remboursées par la sécurité sociale depuis 2017, notamment pour le diabète. C’est aussi dans cette optique que se développent de nombreuses technologies, à l’image des « digital therapeutics » (DTX). Ces dispositifs – tel celui proposé par Lucine pour mesurer, analyser et soulager la douleur – entendent profiter des avancées du numérique pour soigner efficacement le patient (le tout évalué lors d’essais cliniques). C’est dit : le digital sera le pilier de la santé de demain.
Gérer l’après cloud
Mais un challenge se pose sur la route des innovateurs de la e-santé : « À l’heure actuelle, les données se retrouvent entièrement clairsemées », déplore Pierre Fillard, directeur général de l’ambitieuse start-up d’intelligence artificielle, Therapixel. Laboratoires, établissements de santé, médecins… chacun dispose de ses propres informations jalousement sanctuarisées.
« Le cloud a supprimé une première barrière en apportant de la flexibilité et de la puissance de calcul aux projets de e-santé. L’enjeu consiste désormais à structurer la gestion des données au niveau national voire européen pour alimenter les algorithmes d’IA de façon sécurisée », analyse Philippe-Anselme Foury, directeur technique de Therapixel. Afin de développer et d’affiner sa solution de détection du cancer du sein, la start-up doit actuellement démarcher les radiologues les uns après les autres pour obtenir des données fiables. De quoi freiner nombre de projets.
L’indispensable structuration des données
Pour éviter cet écueil, Israël a lancé un vaste programme visant ouvrir les données (anonymisées) de près de neuf millions de patients. Centralisées dans une plateforme unique puis ouvertes aux chercheurs et aux entrepreneurs sélectionnés, les données deviennent le véritable carburant de l’innovation dans le secteur médical. « En France, cette structuration se met en place progressivement, notamment avec les nouveaux groupements hospitaliers de territoire (GHT) et le DMP qui est ouvert progressivement à toute la population française. Mais le législateur reste trop timide : la téléconsultation est remboursable en France depuis moins d’un an ! », s’étonne Emmanuel Meyrieux, chef de projet conformité santé chez OVH.
Et la problématique est la même du côté des établissements de santé. « La gestion des données de santé reste aujourd’hui un immense capharnaüm. Les DSI du secteur ne maîtrisent plus la chaîne de valeur : ils n’ont plus de prise ni sur les processus ni sur les coûts, face à la multiplicité des technologies et des acteurs », appuie Stéphane Hanry, directeur commercial secteur public chez VMware. La route est encore longue.
Un marché à l’aube de profonds changements
D’autant que le marché est en pleine ébullition. « Les Samsung et Philips avancent leurs pions avec insistance. Tout l’enjeu consiste donc à soutenir de plus petits acteurs comme les start-ups pour éviter les monopoles et encourager l’innovation », détaille Stéphane Hanry. Il se réjouit de l’initiative d’OVH pour mettre à disposition des entrepreneurs ses infrastructures certifiées pour l’hébergement de données de santé.
En parallèle, le marché se scinde en deux pôles selon Serge Massot, directeur de l’éditeur TMM Software qui propose plusieurs applications de e-santé : « D’un côté, des éditeurs émergent en se spécialisant sur outils de télémédecine pour des pathologies très particulières ou des problématiques spécifiques du parcours du patient. D’un autre, de grandes entreprises développent des solutions pour couvrir l’ensemble des besoins digitaux, sur tout le parcours. »
Une chose est sûre : sans des dispositifs de pointe et sécurisés comme le cloud OVH Healthcare combiné aux technologies VMware, rien ne sera possible. En effet, VMware est devenu un éditeur majeur du monde de la santé, équipant les data centers de très nombreux complexes hospitaliers et organismes de santé, permettant d’accélérer le « delivery » des services d’infrastructure IT. Spécialiste mondial du cloud privé et hybride VMware souhaite aujourd’hui se positionner comme contributeur et facilitateur de la transformation digitale du secteur de la santé en France et en Europe avec des équipes dédiées et des partenariats stratégiques. Pour en savoir davantage sur VMware « healthcare » contacter Jean-Philippe Delaye, [email protected], visiter notre site d’information https://www.vmware.com/fr/solutions/industry/healthcare.html