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Ces applications futures de la blockchain qui bousculent les institutions

Alors que les applications de la blockchain se multiplient dans tous les secteurs d’activité, ce nouveau moyen de recréer de la confiance en marge des institutions soulève de nombreuses interrogations, tant du point de vue politique que philosophique.

Depuis quelques mois, les entreprises multiplient les proof of concept afin de défricher les applications futures de la blockchain. Dans un récent article publié par Forbes, Bernard Marr, auteur de l’ouvrage Data Strategy, recensait plus d’une trentaine de domaines d’activité dans lesquels des blockchains sont en cours de développement. Depuis l’entertainment jusqu’au secteur de la finance en passant par le retail, la supply chain, startups et grands comptes expérimentent aujourd’hui les modèles de demain.

Toutes ces applications ont un point commun : elles exploitent un aspect crucial de la blockchain, la notion de confiance basée sur une décentralisation des échanges. C’est là la vraie révolution que cette technologie innovante apporte : comment puis-je interagir avec quelqu’un ou une entité que je ne connais pas sans passer par un tiers de confiance (une banque par exemple) ? Qu’elle soit publique ou privée, les transactions sont visibles de tous mais surtout elles ne sont intégrées et validées dans une blockchain grâce à un principe de consensus qui est chargé de garantir l’intégrité et la validité des transactions.

 

La blockchain, une transformation économique et politique

 

Pour Thierry Ménissier, professeur de philosophie politique à l’université Grenoble Alpes, la blockchain réinvente le concept de confiance. Dans le même temps, elle bouscule le schéma d’institutions qui régulaient jusqu’ici les marchés de manière centralisée. Le bitcoin a démontré qu’une blockchain pouvait dématérialiser une monnaie à l’échelle mondiale et la faire échapper au contrôle des états.

Avec son modèle distribué, sécurisé et automatisé, notamment via les « Smart Contracts », la blockchain va transformer l’économie et ce que le philosophe appelle les « modes matériels de transaction ». Elle va aussi bousculer la sphère politique avec ses réseaux privés qui vont peu à peu se substituer aux institutions. Néanmoins, Thierry Ménissier estime que la blockchain ne fera que déplacer les difficultés du monde moderne sans les résoudre totalement. Elle permettra d’accélérer encore les transactions financières, autorisera une traçabilité et une pérennité des contrats, la certification de produits et services et enfin favorisera la gestion d’informations sensibles, mais quelle que soit la valeur de la technologie, qu’est ce qui garantira que les informations insérées dans une blockchain sont justes au sens moral ou même du point de vue métier ? C’est un autre débat.

 

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