Indispensable à l’innovation, le cloud computing implique une décision éclairée des entreprises quant au choix de leurs fournisseurs et à la possibilité d’en changer.
Le cloud est indispensable à l’innovation, qu’il s’agisse de créer de nouveaux modèles de business ou de nouveaux produits. Ses bénéfices sont déjà palpables, mais d’autres innovations sont à venir. A commencer parce qu’on appelle l’informatique « serverless ». Contrairement à ce que laisse penser son nom, il ne s’agit pas d’une informatique sans serveur. Ou plus exactement, elle apparaît comme « sans serveur » pour l’entreprise et ses développeurs. Ceux-ci se contentent de programmer la fonction qu’ils souhaitent, celle-ci étant appelée le moment venu (lorsque survient un événement) et la configuration des ressources nécessaires à son exécution s’effectue automatiquement dans le cloud. Avantage : cela laisse une plus grande liberté au développeur, qui n’a pas à se soucier de l’infrastructure matérielle, et permet d’exploiter cette fonction sur n’importe quel cloud.
Garantir le choix du fournisseur
Une liberté d’autant plus nécessaire que l’essor du cloud est concomitant à l’explosion du volume de données, avec une croissance annuelle de 40% selon IDC, et des applications qui les exploitent dans le domaine du Big data, Deep learning, Intelligence artificielle, etc. Or ces données contiennent des informations comportementales, de géolocalisation et personnelles des utilisateurs. Il est donc primordial non seulement de savoir où elles sont stockées, mais de pouvoir choisir le pays où elles se situent. Pour cela, les entreprises doivent pouvoir facilement passer du cloud d’un fournisseur à un autre, sans se soucier de l’infrastructure sous-jacente.
Le français OVH, leader européen du cloud, est ainsi un fervent défenseur de la souveraineté numérique et du cloud ouvert. Souveraineté numérique, car « le cloud est devenu un sujet stratégique pour les entreprises. Trop stratégique pour prendre des risques ou s’engager à vie avec un opérateur », affirme Xavier Perret, directeur Marketing, Communication et Digital du groupe OVH. Ouvert, parce que rapatrier ses données depuis le cloud d’un fournisseur sur ses propres serveurs ou les transférer vers un autre cloud doit pouvoir s’effectuer sans accroc.
Des questions sociétales
C’est pour cette raison qu’OVH a réuni une trentaine d’entreprises et d’organismes autour de l’Open Cloud Foundation, mais aussi pour réfléchir aux nouveaux enjeux des algorithmes tournant sur le cloud, en matière d’intelligence artificielle (IA) notamment. Par exemple, si une entreprise s’appuie sur une IA pour exploiter ses propres données, elle doit être consciente qu’elle n’a aucun droit sur les réseaux de neurones qui se sont entraînés et ont pu progresser grâce à ses données ! Des questions qui intéressent davantage le Vieux Continent, où l’on s’interroge aussi sur des questions plus pointues, telle la question de la neutralité de l’algorithme. Une question fondamentale, à l’heure où l’intelligence artificielle se développe, et dont les prédictions, faut-il le rappeler, sont extrêmement dépendantes des données qui l’alimentent. « A quoi rêvent les algorithmes ? » s’interrogeait dans son livre le sociologue Dominique Cardon.
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