Chronique de Karim Djamai, Regional EUC Director, SEMEA
L’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres. Son arrivée aujourd’hui dans le monde de l’entreprise dépasse la fiction, et suscite, comme toutes nouveautés, son lot d’appréhensions. C’est d’ailleurs ce que vient confirmer notre étude sur l’IA et les français. Il est donc urgent de s’y préparer pour collaborer et être assisté par l’IA plutôt que de s’y faire diriger voir pour devenir un humain augmenté ! Il faut dès à présent imaginer un espace de travail numérique qui valorise l’employé et qui lui facilite l’appropriation des technologies à venir.
Pour innover les entreprises ont besoin de mobiliser leurs équipes. L’intelligence artificielle est déjà très présente dans notre quotidien mais le fantasme de l’intelligence artificielle supplantant l’être humain est encore loin de se réaliser. Les collaborateurs seront d’autant mieux armés face à cette intelligence artificielle qu’ils auront appris à collaborer avec elle. En brandissant l’intelligence artificielle comme un épouvantail on oublie que l’environnement de travail a constamment évolué ces dix dernières années en mettant à disposition des employés des applications qui les aident au quotidien. Aucune entreprise ne s’aventurerait à revenir en arrière. Au contraire pour rester dans la course dans une économie devenue numérique, les entreprises ont besoin d’innover constamment. Pour y réussir elles doivent être en mesure de mobiliser leurs équipes en leur offrant un cadre de travail qui favorise l’initiative et la collaboration. Plutôt que de cadre de travail, il serait plus à propos de parler d’espace de travail numérique, ou de « digital workspace », pour souligner que la mobilité et les applications professionnelles modèlent à présent notre manière de travailler.
L’autonomie favorise l’innovation. Un espace de travail numérique digne de ce nom devient un atout pour retenir les talents et favoriser l’innovation. Malheureusement trop de personnes confondent profusion d’outils numériques et d’applications avec « digital workspace » et cela se ressent dans la perception des employés. Alors que 78% des DSI estiment fournir les meilleures technologies du moment aux employés, seuls 47% d’entre eux le ressentent comme tel selon l’étude Forbes Insight pour VMware. Pourquoi une telle différence d’appréciation ? Les outils ont été pendant longtemps pensés pour l’entreprise en imposant aux employés de les adopter plutôt que de se les approprier. L’époque privilégiait l’exécution plus que l’initiative, pourtant la performance de l’entreprise dépend de l’implication des employés. Progressivement on a pris conscience que l’innovation ne pouvait être efficace que si les employés gagnaient en autonomie et si l’initiative avait les faveurs du management. Un changement de culture qui doit se traduire dans l’espace de travail numérique moderne. Dorénavant il doit être centré sur l’employé. Ce dernier doit avoir accès aux applications qu’il juge nécessaire pour accomplir au mieux son travail et pouvoir collaborer facilement avec des équipes qui sont souvent réparties dans des organisations virtuelles. Simplifions l’usage des applications professionnelles en les inscrivant dans une vision cohérente et unifiée quel que soit l’équipement utilisé pour y accéder.
La sécurité ne doit pas être un frein à l’initiative individuelle. C’est un véritable changement de paradigme qui se heurte encore à des réticences de la part des responsables de la sécurité plus enclins à mener une politique sécuritaire coercitive dans un contexte ou l’actualité fait régulièrement échos à des cyberattaques. Pourtant en replaçant l’employé au centre d’un espace de travail numérique il n’est pas question de faire de compromis avec la sécurité mais juste d’en modifier l’approche. Le système de sécurité doit s’adapter aux comportements des utilisateurs. Ce n’est pas l’affaire d’un seul produit mais implique un écosystème qui collabore à la sécurité par le biais d’APIs (Application Program Interface).
La révolution numérique impose à chacun de veiller à maintenir ses compétences adaptées à son environnement professionnel ou à en acquérir de nouvelles. Plutôt que de rentrer en compétition avec des algorithmes d’intelligence artificielle il faudra se les approprier pour gagner en efficacité et monter en valeur dans sa fonction. L’espace de travail numérique peut apporter le cadre qui favorise l’appropriation des nouvelles technologies de manière aussi simple que possible. L’entreprise et l’employé ont tout à y gagner. VMware ouvre d’ailleurs la voie, avec l’annonce le 21 mars dernier de sa première plateforme d’espace de travail numérique intelligent.